De tout temps, les enfants ont participé aux funérailles, qui étaient un à la fois un évènement religieux et un lieu de renforcement des liens sociaux. Ainsi, la mort pour eux faisait partie de la vie. Ce n’est que récemment que les enfants ont été écartés des cérémonies des funérailles, que ce soit de leurs grand parents ou d’un proche. On ne veut pas les « perturber ».
Pendant les funérailles, exprimer sa tristesse d’être séparé d’un être cher est bien naturelle. Les enfants peuvent voir leurs parents pleurer, ils comprennent leur chagrin.
Pendant longtemps, les adultes avaient la certitude que le défunt poursuivait son chemin dans d’autres mondes, qu’il y était accueilli par celles et ceux qui l’avaient précédé. Ils avaient la certitude que même une courte vie avait un sens, que l’on appelait la volonté divine, et tout cela participait à une certaine sérénité, et était transmise aux enfants, même sans paroles, car cela vivait dans l’âme des adultes.
Actuellement, à notre époque de matérialisme, la peur de la mort, le désarroi devant la mort, la réduction voire la disparition des rituels sociaux du deuil génèrent souvent l’angoisse chez les adultes, et certains parents voudraient en protéger les enfants.
La mort fait partie de la vie. C’est ainsi.
Être présent aux funérailles fait partie du processus de deuil. Cela aide dans les étapes ultérieures. Celles et ceux qui n’ont pu participer aux funérailles d’un de leur proche pendant la période de confinement lié à la pandémie de covid le savent.
De plus, proposer (et non demander) aux enfants de participer aux funérailles, c’est prendre en compte leur propre individualité, c’est prendre en compte leur propre deuil, et c’est faire confiance à leur force d’être humain.
Mais il est certain que plus les adultes auront une relation apaisée avec la fin de la vie et avec la mort, et plus ce sera simple pour les enfants.